Ledger prévoit une introduction en bourse à New York : la demande pour les portefeuilles matériels en forte hausse pousse la valorisation à 15 milliards de dollars
Le 9 novembre 2025, selon le Financial Times du Royaume-Uni, le fabricant de portefeuilles matériels cryptographiques Ledger prépare une introduction en bourse (IPO) à New York en 2026, alors que l’entreprise connaît la meilleure année fiscale depuis sa création en 2014, avec un volume d’actifs sous gestion dépassant 1000 milliards de dollars. Cette décision intervient dans un contexte où les vols liés aux cryptomonnaies ont atteint 22 milliards de dollars au premier semestre, dépassant le total de 2024, ce qui entraîne une croissance explosive de la demande pour les portefeuilles matériels.
Bien que Ledger maintienne une avance sur Trezor et Tangem sur le marché du stockage à froid, la récente réforme tarifaire des services multisignatures a suscité des controverses parmi les utilisateurs, soulignant le défi pour l’entreprise de concilier expansion à grande échelle et valeurs cryptographiques natives.
Environnement de marché et moteurs de la demande
La détérioration de la sécurité en chaîne constitue le catalyseur principal. Selon Chainalysis, au premier semestre 2025, les attaques contre les portefeuilles personnels ont augmenté de 67 % en glissement annuel, avec 73 % des pertes dues à des attaques de phishing plutôt qu’à des failles dans les échanges. Ce transfert de risque transforme le portefeuille matériel d’un « accessoire optionnel » en une « infrastructure essentielle », surtout lorsque la valeur moyenne détenue par un utilisateur passe de 4200 dollars en 2024 à 12 000 dollars actuellement.
L’adoption institutionnelle entre dans une phase d’accélération. Selon un rapport de l’accord de fonds spéculatifs Arkham, 82 % des actifs cryptographiques des institutions ont été transférés vers des portefeuilles matériels, contre seulement 35 % en 2023. Mieux encore, des géants de la gestion d’actifs comme BlackRock et Fidelity exigent désormais que les échanges partenaires prouvent que leurs solutions de stockage à froid respectent les normes de sécurité des portefeuilles matériels, ce qui pousse davantage le marché à se développer.
L’évolution des produits s’adapte aux changements de scénarios d’utilisation. La gamme Stax de Ledger, équipée d’un écran à encre électronique et de la connectivité Bluetooth, a rencontré un accueil inattendu parmi les clients institutionnels — ces fonctionnalités, initialement conçues pour le retail, répondent parfaitement aux besoins de visualisation des signatures de transaction et de facilité d’utilisation. Les données internes indiquent que Stax représente 34 % des revenus du troisième trimestre, avec un prix moyen 3,2 fois supérieur à celui des modèles traditionnels.
Données financières et paysage concurrentiel
Après une levée de fonds de 150 millions de dollars en 2023, Ledger a été évalué à 1,5 milliard de dollars, avec des prévisions internes indiquant une croissance de 140 % du chiffre d’affaires en 2025, atteignant 890 millions de dollars. Cette croissance est en partie alimentée par l’expansion de la gamme de produits — les revenus issus des services (abonnements et frais de transaction) passant de 12 % en 2024 à 28 %, améliorant considérablement la rentabilité grâce à ces activités à forte marge.
Le paysage concurrentiel se caractérise par une différenciation claire. Trezor maintient une stratégie open source, occupant un marché de purisme technologique, tandis que Tangem séduit par ses cartes portables, et Keystone connaît une croissance rapide en Asie. Cependant, Ledger, grâce à ses brevets sur les puces de sécurité et ses certifications de conformité, détient 67 % de parts de marché dans le secteur institutionnel. Cette segmentation limite pour l’instant la guerre des prix, avec une marge brute moyenne saine de 52 %.
L’optimisation de la chaîne d’approvisionnement contribue à augmenter la capacité de production. La société a conclu un accord avec TSMC pour fournir des puces de sécurité dédiées, permettant d’augmenter la capacité mensuelle de 300 000 à 750 000 unités, tout en réduisant le coût unitaire de 18 %. Cette économie d’échelle permet à Ledger de maintenir sa rentabilité lors de promotions de 25 % de réduction durant la saison des fêtes, stratégie qui devrait lui permettre d’accroître sa part de marché lors du Black Friday 2026.
Gouvernance et stratégie de transformation
La réforme tarifaire des services multisignatures a provoqué des remous dans la communauté. En novembre, Ledger a lancé la version premium de Ledger Recover, facturant 0,1 % par transaction multisignature. Si l’entreprise insiste sur le fait que ces frais servent à financer une équipe d’intervention d’urgence 24/7, certains utilisateurs précoces accusent cette démarche de trahir l’esprit de « self-custody » (autogestion). Ce débat illustre le dilemme auquel font face les fabricants de portefeuilles matériels : comment bâtir un modèle économique durable sans dépendre des commissions sur les transactions.
L’optimisation de la gouvernance en vue de l’IPO. Pour répondre aux exigences réglementaires, Ledger introduit trois administrateurs indépendants, dont un ancien responsable de la sécurité chez Visa et un conseiller de l’Autorité des marchés financiers française. Par ailleurs, la société prévoit la création d’un comité d’utilisateurs doté du pouvoir de veto sur les modifications de produits, afin d’équilibrer les intérêts des actionnaires et de la communauté.
La stratégie d’expansion géographique cible les zones réglementairement favorables. Outre son siège à New York, Ledger a établi des centres régionaux à Dubaï et Singapour, où les licences de garde d’actifs numériques font l’objet d’un processus d’approbation clair. En particulier, aux Émirats arabes unis, la société a obtenu une licence provisoire de fournisseur de services d’actifs virtuels (VASP), facilitant ses activités institutionnelles au Moyen-Orient.
Tendances sectorielles et facteurs de risque
Les produits d’assurance pour la self-custody deviennent une nouvelle voie. En partenariat avec Lloyd’s of London, Ledger a lancé une assurance couvrant les pertes dues à des défauts matériels, avec un tarif annuel d’environ 0,35 % de la valeur sous gestion. Bien que cette offre augmente le coût pour l’utilisateur, elle permet aux clients institutionnels d’intégrer cette couverture dans leur gestion des risques. À ce jour, 42 hedge funds ont souscrit cette assurance.
Les risques techniques augmentent avec la complexité des fonctionnalités. L’intégration de signatures de transaction, de staking et de réclamations de airdrops accroît la surface d’attaque. La vulnérabilité Bluetooth découverte sur le modèle Stax en août, rapidement corrigée, montre que les attaquants évoluent vers des attaques hardware. En réponse, Ledger consacre 35 % de son budget R&D à la sécurité, contre 23 % en 2024.
L’incertitude réglementaire demeure le principal facteur de risque. La réglementation européenne MiCA impose que toute gestion dépassant 10 milliards d’euros utilise une solution de garde certifiée, ce qui est favorable en théorie. Cependant, la règle américaine sur les « qualified custodians » pourrait exclure les fabricants étrangers, compliquant la conformité. Cette divergence réglementaire pourrait contraindre Ledger à développer des gammes de produits régionalisées, augmentant la complexité opérationnelle.
Conclusion
Le projet d’IPO de Ledger marque une étape clé dans la transition de l’industrie du stockage cryptographique vers le mainstream. La demande croissante pour les portefeuilles matériels reflète la maturité du marché, tout en soulignant que la sécurité des actifs reste le défi prioritaire. Dans un contexte où la tension entre besoins de financement et valeurs cryptographiques fondamentales s’intensifie, la capacité de Ledger à trouver un équilibre déterminera sa position de leader dans l’infrastructure de sécurité de l’ère numérique. Quoi qu’il en soit, cette transformation posera un précédent important pour l’ensemble du secteur, en définissant les standards et limites des services de garde de demain.
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Ledger prévoit une introduction en bourse à New York : la demande pour les portefeuilles matériels en forte hausse pousse la valorisation à 15 milliards de dollars
Le 9 novembre 2025, selon le Financial Times du Royaume-Uni, le fabricant de portefeuilles matériels cryptographiques Ledger prépare une introduction en bourse (IPO) à New York en 2026, alors que l’entreprise connaît la meilleure année fiscale depuis sa création en 2014, avec un volume d’actifs sous gestion dépassant 1000 milliards de dollars. Cette décision intervient dans un contexte où les vols liés aux cryptomonnaies ont atteint 22 milliards de dollars au premier semestre, dépassant le total de 2024, ce qui entraîne une croissance explosive de la demande pour les portefeuilles matériels.
Bien que Ledger maintienne une avance sur Trezor et Tangem sur le marché du stockage à froid, la récente réforme tarifaire des services multisignatures a suscité des controverses parmi les utilisateurs, soulignant le défi pour l’entreprise de concilier expansion à grande échelle et valeurs cryptographiques natives.
Environnement de marché et moteurs de la demande
La détérioration de la sécurité en chaîne constitue le catalyseur principal. Selon Chainalysis, au premier semestre 2025, les attaques contre les portefeuilles personnels ont augmenté de 67 % en glissement annuel, avec 73 % des pertes dues à des attaques de phishing plutôt qu’à des failles dans les échanges. Ce transfert de risque transforme le portefeuille matériel d’un « accessoire optionnel » en une « infrastructure essentielle », surtout lorsque la valeur moyenne détenue par un utilisateur passe de 4200 dollars en 2024 à 12 000 dollars actuellement.
L’adoption institutionnelle entre dans une phase d’accélération. Selon un rapport de l’accord de fonds spéculatifs Arkham, 82 % des actifs cryptographiques des institutions ont été transférés vers des portefeuilles matériels, contre seulement 35 % en 2023. Mieux encore, des géants de la gestion d’actifs comme BlackRock et Fidelity exigent désormais que les échanges partenaires prouvent que leurs solutions de stockage à froid respectent les normes de sécurité des portefeuilles matériels, ce qui pousse davantage le marché à se développer.
L’évolution des produits s’adapte aux changements de scénarios d’utilisation. La gamme Stax de Ledger, équipée d’un écran à encre électronique et de la connectivité Bluetooth, a rencontré un accueil inattendu parmi les clients institutionnels — ces fonctionnalités, initialement conçues pour le retail, répondent parfaitement aux besoins de visualisation des signatures de transaction et de facilité d’utilisation. Les données internes indiquent que Stax représente 34 % des revenus du troisième trimestre, avec un prix moyen 3,2 fois supérieur à celui des modèles traditionnels.
Données financières et paysage concurrentiel
Après une levée de fonds de 150 millions de dollars en 2023, Ledger a été évalué à 1,5 milliard de dollars, avec des prévisions internes indiquant une croissance de 140 % du chiffre d’affaires en 2025, atteignant 890 millions de dollars. Cette croissance est en partie alimentée par l’expansion de la gamme de produits — les revenus issus des services (abonnements et frais de transaction) passant de 12 % en 2024 à 28 %, améliorant considérablement la rentabilité grâce à ces activités à forte marge.
Le paysage concurrentiel se caractérise par une différenciation claire. Trezor maintient une stratégie open source, occupant un marché de purisme technologique, tandis que Tangem séduit par ses cartes portables, et Keystone connaît une croissance rapide en Asie. Cependant, Ledger, grâce à ses brevets sur les puces de sécurité et ses certifications de conformité, détient 67 % de parts de marché dans le secteur institutionnel. Cette segmentation limite pour l’instant la guerre des prix, avec une marge brute moyenne saine de 52 %.
L’optimisation de la chaîne d’approvisionnement contribue à augmenter la capacité de production. La société a conclu un accord avec TSMC pour fournir des puces de sécurité dédiées, permettant d’augmenter la capacité mensuelle de 300 000 à 750 000 unités, tout en réduisant le coût unitaire de 18 %. Cette économie d’échelle permet à Ledger de maintenir sa rentabilité lors de promotions de 25 % de réduction durant la saison des fêtes, stratégie qui devrait lui permettre d’accroître sa part de marché lors du Black Friday 2026.
Gouvernance et stratégie de transformation
La réforme tarifaire des services multisignatures a provoqué des remous dans la communauté. En novembre, Ledger a lancé la version premium de Ledger Recover, facturant 0,1 % par transaction multisignature. Si l’entreprise insiste sur le fait que ces frais servent à financer une équipe d’intervention d’urgence 24/7, certains utilisateurs précoces accusent cette démarche de trahir l’esprit de « self-custody » (autogestion). Ce débat illustre le dilemme auquel font face les fabricants de portefeuilles matériels : comment bâtir un modèle économique durable sans dépendre des commissions sur les transactions.
L’optimisation de la gouvernance en vue de l’IPO. Pour répondre aux exigences réglementaires, Ledger introduit trois administrateurs indépendants, dont un ancien responsable de la sécurité chez Visa et un conseiller de l’Autorité des marchés financiers française. Par ailleurs, la société prévoit la création d’un comité d’utilisateurs doté du pouvoir de veto sur les modifications de produits, afin d’équilibrer les intérêts des actionnaires et de la communauté.
La stratégie d’expansion géographique cible les zones réglementairement favorables. Outre son siège à New York, Ledger a établi des centres régionaux à Dubaï et Singapour, où les licences de garde d’actifs numériques font l’objet d’un processus d’approbation clair. En particulier, aux Émirats arabes unis, la société a obtenu une licence provisoire de fournisseur de services d’actifs virtuels (VASP), facilitant ses activités institutionnelles au Moyen-Orient.
Tendances sectorielles et facteurs de risque
Les produits d’assurance pour la self-custody deviennent une nouvelle voie. En partenariat avec Lloyd’s of London, Ledger a lancé une assurance couvrant les pertes dues à des défauts matériels, avec un tarif annuel d’environ 0,35 % de la valeur sous gestion. Bien que cette offre augmente le coût pour l’utilisateur, elle permet aux clients institutionnels d’intégrer cette couverture dans leur gestion des risques. À ce jour, 42 hedge funds ont souscrit cette assurance.
Les risques techniques augmentent avec la complexité des fonctionnalités. L’intégration de signatures de transaction, de staking et de réclamations de airdrops accroît la surface d’attaque. La vulnérabilité Bluetooth découverte sur le modèle Stax en août, rapidement corrigée, montre que les attaquants évoluent vers des attaques hardware. En réponse, Ledger consacre 35 % de son budget R&D à la sécurité, contre 23 % en 2024.
L’incertitude réglementaire demeure le principal facteur de risque. La réglementation européenne MiCA impose que toute gestion dépassant 10 milliards d’euros utilise une solution de garde certifiée, ce qui est favorable en théorie. Cependant, la règle américaine sur les « qualified custodians » pourrait exclure les fabricants étrangers, compliquant la conformité. Cette divergence réglementaire pourrait contraindre Ledger à développer des gammes de produits régionalisées, augmentant la complexité opérationnelle.
Conclusion
Le projet d’IPO de Ledger marque une étape clé dans la transition de l’industrie du stockage cryptographique vers le mainstream. La demande croissante pour les portefeuilles matériels reflète la maturité du marché, tout en soulignant que la sécurité des actifs reste le défi prioritaire. Dans un contexte où la tension entre besoins de financement et valeurs cryptographiques fondamentales s’intensifie, la capacité de Ledger à trouver un équilibre déterminera sa position de leader dans l’infrastructure de sécurité de l’ère numérique. Quoi qu’il en soit, cette transformation posera un précédent important pour l’ensemble du secteur, en définissant les standards et limites des services de garde de demain.